ENLUMINURE DE 1440

Analyse d'image


Découverte de l'enluminure représentant les capitouls de Toulouse en 1440-1441, dans un décor architectural toulousain, la porte de Pouzonville, au milieu des symboles du roi d'un côté et de la ville de l'autre. Chronique 135 de l'année 1440-1441 : la porte de Pouzonville. Feuillet parchemin, latin, 26,5 x 38 cm. Ville de Toulouse, Archives municipales, BB273/9.

SUPPORT ET TEXTE


Livre I des annales (1295-1532). Les portraits des capitouls de l'année 1440-1441 et La porte de Pousonville ou Les saints patrons de Toulouse. Ville de Toulouse, Archives municipales, BB 273 feuillet 9 recto.

 

L'enlumineur Guiraut Salas a réalisé la peinture et la calligraphie de l'année 1440-1441.

Le support : utilisé pour la première fois à Pergame, en Asie Mineure, au 3e siècle avant notre ère, le parchemin est le principal support de l'écriture au Moyen Âge. Il s'agit ici d'un parchemin de qualité supérieure réservé aux manuscrits luxueux appelé le vélin. Il est obtenu à partir de veaux ou de chevreaux mort-nés et se caractérise par sa teinte claire, sa finesse et son aspect lisse.

L'ensemble du texte est écrit en latin car il s'agit d'un registre officiel, les Annales manuscrites de la ville de Toulouse, tenu dans le cadre de la chancellerie municipale. Il est donc rédigé dans la langue des actes authentiques. (Traduction - Transcription)

 

Détails. Ville de Toulouse, Archives municipales, BB 273 feuillet 9 recto.Ecriture : nous sommes en présence d'une écriture gothique composée de lettres hautes et étroites permettant ainsi de gagner de la place et d'économiser le parchemin. Le tracé des lettres est brisé, donnant une forme anguleuse très caractéristique.
Ce type d'écriture développé au 12e siècle restera en vigueur jusqu'à la fin du Moyen Âge, au 15e siècle.

 

 

Détails. Ville de Toulouse, Archives municipales, BB 273 feuillet 9 recto.

Le pied-de-mouche : de forme arrondie et massive, alternativement bleu ou rouge, il structure le texte en paragraphes et sert de repère visuel tout en jouant un rôle décoratif.

 


Détails (lettrine "A"). Ville de Toulouse, Archives municipales, BB 273 feuillet 9 recto.L'initiale ornée : elle est destinée à mettre en valeur la première lettre du texte, ici le « A ». Composée de motifs végétaux, elle est sertie par un cadre, et se prolonge par un listel bleu et rouge sur les trois côtés formant un encadrement, procédé de mise en relief du texte.

 

 

L'encre : est faite de noir de fumée, d'os calcinés, de bois d'épine ou de noix de galle, mélangés à de l'eau de pluie ou à de la bière, avec parfois adjonction de vin pur, de gomme arabique ou de substances métalliques (sulfates de cuivre ou de fer).

Détails. Ville de Toulouse, Archives municipales, BB 273 feuillet 9 recto.Le copiste a recours à des abréviations pour gagner du temps et de l'espace. En effet, Le parchemin est un matériau coûteux : une peau de mouton fournit seulement un bifeuillet (50 x 70 cm) à un volume de grand format (50 x 35 cm).

-     La contraction: une ou plusieurs lettres d'un mot sont omises mais la première et la dernière sont conservées. Pour indiquer ce fait, le mot est surmonté d'un titulus : trait plus ou moins horizontal. Ici, l'abréviation de « domini » est « dmi ».

-     la lettre suscrite : ici,  le mot « millesimo » est tronqué par contraction, on n'a conservé que la lettre « m » et la finale est écrite en hauteur dans un petit format « mo ».

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