Ce week-end, nous espérons que vous serez nombreux à venir troubler la quiétude des Archives pour les Journées Européennes du Patrimoine. Vous aurez droit à un double programme, samedi et dimanche, à base de visites, d’ateliers et d’exposition. Mais que cela ne vous empêche pas de parcourir le délicieusement trouble 167e numéro d’Arcanes.
C’est aux confins du septentrion, que commence votre voyage, vers la mythique Thulé. Dans ce paysage, théâtre des sagas nordiques, un groupe de savants, parmi lesquels Maurice Gourdon, se dirige vers le Spitzberg. L’aventure ne se passe pas comme prévu. Il faut croire qu’un Doppelgänger maléfique était sur leurs traces.
On ne sait si ces explorateurs de l’extrême avaient consommé beaucoup d’aquavit, mais on espère qu’il était de meilleure qualité que les vins frelatés dont il est question dans les procédures judiciaires des 17e et 18e siècles. Certes, l’abus d’alcool fait parfois voir double, mais quand on y ajoute de la chaux, il fait surtout voir rouge.
Au contraire, l’archiviste doit garder la tête froide en toute circonstance, notamment lors du traitement d’un fonds. Il se doit de prendre une certaine distance pour le contextualiser, et pour l’aider, il y a le RIC (Records in Context). D’autre part, je pense que nous devrions lancer un référendum sur le thème des acronymes “confusionnants”.
De la confusion, il pourrait y en avoir autour des frères Bénézet. Tous les deux sont actifs à Toulouse dans les années 1860. L’un, Bernard, est un peintre célèbre dont les œuvres ornent de nombreuses églises toulousaines : Saint-Nicolas, Notre-Dame la Daurade, Saint-Etienne, Saint-Sernin et Notre-Dame du Taur. L’autre, Baptiste, est un photographe moins connu dont le studio était installé 5, rue Croix-Baragnon.
On ne sait si les deux frangins s’entendaient bien, en revanche il est des frères ennemis qui s’affrontèrent violemment à Toulouse quelques siècles plus tôt. Huguenots et catholiques eurent en effet maille à partir au cours de l’année 1562, une porte de la ville en a longtemps gardé les stigmates.
Mais vous pouvez aussi débusquer d’autres traces de faits divers plus ou moins brutaux dans les zones éloignées du centre urbain. Dans cette banlieue alors rurale, vous vous ferez l’effet d’avoir le don de double-vue, grâce à la couche « champs troubles » d’Urban-Hist. Un pied dans le passé et un autre sur votre trottinette. Attention ! Un accident est si vite arrivé...