COMMUNICATION

Le fonds Dieuzaide


Le travail sur le fonds photographique de Jean Dieuzaide est immense. Régulièrement nous vous informons sur son avancement et sur la diffusion de ses images

L'actualité


Dieuzaide aujourd'hui

Depuis le 16 septembre 2016, la Mairie de Toulouse est propriétaire de la plus grande partie du fonds photographique de Jean Dieuzaide. Elle est désormais responsable de la préservation de ce patrimoine exceptionnel et de sa mise à disposition du public. Conservé aux Archives municipales, qui possèdent des locaux adaptés et l'expertise du traitement de ce type de documents ; ses albums, négatifs et tirages occupent 84 mètres d'étagères. Les reportages sont repris un à un, décrits, contextualisés, indexés, numérisés et publiés sur notre base en ligne. Au total, ce sont près de 200 albums et classeurs qui seront diffusés progressivement.

 

Les Archives, qui ont à cœur de préserver cette collection, continuent de la faire vivre : en plus des pages de ce site à travers lesquelles nous dévoilons le travail de Jean Dieuzaide, nous répondons à toutes les demandes d'utilisation des photographies pour des publications et expositions, dont nous vous donnons ici un aperçu.

Inauguration du marché-parking-héliport Victor-Hugo, octobre 1959. Jean Dieuzaide - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 84fi27/196

Dieuzaide dans la ville


Un parcours photographique sur l’espace public

Les Archives municipales et la Mairie de Toulouse célèbrent dès à présent le centenaire de la naissance de Jean Dieuzaide avec une exposition sur l’espace public jusqu’au 4 décembre 2021, relayée sur le site urban-hist.toulouse.fr via des QR Codes. Une rétrospective se tiendra ensuite au réfectoire du couvent des Jacobins jusqu’en mars 2022.Tirage sur bâche d'une photographie de Jean Dieuzaide placée sur le marché-parking Victor-Hugo
Dix lieux emblématiques de la ville et du travail de Jean Dieuzaide, accueillent une trentaine de tirages grand format et proposent aux Toulousains et aux visiteurs une déambulation inédite. Des Jacobins au Château d’eau, l’œuvre du photographe est visible depuis la rue, parfois de très près, comme sous les arcades de la place du Capitole, les grilles du musée des Augustins ou la Halle aux Grains. Des vues remarquables de lieux notoires, tels le marché Victor-Hugo, les allées Jean-Jaurès et le marché des Carmes, témoignent du développement urbanistique et économique de la ville au cours des 60 ans de carrière du photographe. Le goût et l'intérêt de ce dernier pour des sujets aussi variés que le travail, l’architecture, les sciences, l’art roman, la vie culturelle et les expérimentations photographiques, trouvent une expression avec des points de vues sensibles ou inattendus.
Le portail UrbanHist évolue encore avec l’ajout d’une couche spécifique pour présenter le fonds Jean Dieuzaide. Les QR Codes placés sur les tirages renvoient vers des notices individuelles qui contextualisent chaque reportage. Comptant aujourd’hui les 31 images visibles sur l’espace public, cette base sera enrichie au cours des prochains mois de nouveaux points illustrant d’autres facettes de l’œuvre de Jean Dieuzaide à Toulouse.

Nazaré, 1954, remontée de filets. Jean Dieuzaide – Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.

Une histoire de papier


Papiers photographiques à l'atelier Jean Dieuzaide

La photographie ne s'arrête pas à la prise de vues. Outre le choix de la lumière, de l'instant, du cadrage, puis de l'image sur la série de négatifs, il y a également celui des consommables : film, chimie et papier. Le fonds Jean Dieuzaide compte plusieurs milliers de tirages noir et blanc, en très grande majorité des tirages de presse au format 18 x 24 cm, mais aussi quelques dizaines de photographies de collection ou d'exposition, aux formats 30 x 40 cm et 50 x 60 cm. Souvent, le verso de ces images porte la mention du papier utilisé, marquant ainsi l'importance qu'y accordait Jean Dieuzaide. La maîtrise de toute la chaîne d'opérations, afin de montrer exactement ce qu'il souhaitait, était essentielle pour lui.
Jusqu'au début des années 1990, le papier de prédilection de l'atelier Dieuzaide était l'AGFA 111 Record Rapid brillant, papier baryté*, pour ses tons chauds, ses nuances, la profondeur de ses noirs et la tenue de ses blancs dans le temps.Tampon d'identification avec mention du papier utilisé et signature. Jean Dieuzaide – Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.
S'il a pu utiliser ce papier jusque-là, c'est qu'il s'est battu pour que la fabrication du baryté soit maintenue. En effet, au milieu des années 1970, Kodak met au point un nouveau papier photographique noir et blanc, le RC (resin coated**). Rapidement, les fabricants pensent arrêter la production du baryté, utilisé jusqu'alors. Scandalisé, Jean Dieuzaide s'oppose à cette mort programmée et rallie à sa cause le monde de la photographie. Il obtient finalement gain de cause : on fabrique encore aujourd'hui du papier baryté.
Jean Dieuzaide n'a cessé d'expérimenter, en prise de vues autant qu'en laboratoire, comme en témoigne son fonds, qui présente plusieurs types de papiers : mat, brillant, glacé ou non, chamois, tons froids ou tons chauds.
Tampon d'identification au dos du tirage, avec mention du papier utilisé et signature. Jean Dieuzaide – Mairie de Toulouse, Archives municipales, non coté.
*papier à fibres de bois
** papier plastifié

Aérodrome de Francazal, 1949. Jean Dieuzaide - Mairie de Toulouse, Archives municipales

Ô Blédi ! Ô Toulouse !


Exposition photographique

L'exposition sur l'histoire de l'immigration maghrébine à Toulouse rencontre un franc succès à la médiathèque José Cabanis. La scénographie didactique et colorée s'appuie sur des photographies et documents issus d'archives familiales et de fonds conservés aux Archives municipales. Ils mettent en lumière des parcours individuels et des initiatives collectives qui jalonnent cette histoire.
Si Jean Dieuzaide ne s'est pas spécialement attaché au thème de la présence maghrébine et des migrations, il s'est intéressé à l'humain ainsi qu'à son environnement urbain. Des spahis marocains présentant les armes en août 1944 aux chantiers de construction des grands ensembles, d'Alfred Nakache aux visites officielles dans les usines aéronautiques, hommes et femmes de toutes origines, vivant ou travaillant à Toulouse, impliqués dans la vie économique, politique, culturelle, religieuse, ont été photographiés.  
L'exposition est accompagnée d'un film d'animation d'Ali Guessoum, Bastien Soria et Naïma Huber Yahi (commissaire scientifique), ainsi que d'un catalogue, réalisé par l'équipe de la revue Hommes et Migrations du Musée national de l'histoire de l'immigration, et qui sort en cette toute fin d'année.
L'exposition se tient jusqu'au 12 janvier 2020.

Album Toulouse en cours de cotation. Stéphanie Renard - Mairie de Toulouse, Archives municipales.

Traitement de fonds


Le processus avant mise à disposition des images

Conservé dans le magasin à atmosphère spécialement régulée des Archives municipales, le fonds Dieuzaide est en cours de traitement. Pour comprendre ce que cela recouvre, voici le détail des étapes qui  permettront de rendre accessible l'ensemble des photographies réalisées entre 1944 et 2001.
Dès ses débuts, Jean Dieuzaide a cherché à rendre son travail accessible en l'organisant en albums chronologiques et thématiques. C'est précisément cet outil de recherche que nous mettons  progressivement à la disposition du public.
Pour tout fonds d'archives iconographiques, chaque document se voit attribuer une cote unique, respectant à la fois l'organisation initiale du fonds et le cadre de classement des archives municipales. Ainsi, nous cotons manuellement tous les contacts collés dans les albums et nous relevons dans le même temps l'ensemble des informations notées par le photographe et son équipe.
Parallèlement, nous avons commencé à numériser les pages. Ce chantier, mené en interne, est une étape-clé de la conservation des documents, car elle permet d'avoir de moins en moins recours à leur manipulation. Les albums ont en effet été largement fragilisés par des années de consultation. La résolution d'acquisition permet de visualiser correctement chaque contact sur un écran.
Ensuite, nous créons des notices selon les normes de description archivistique. Chaque image possède sa propre fiche, rédigée après des recherches visant à documenter le contexte de production et le contenu du reportage. Les informations portées sur les albums sont précieuses, elles sont reprises comme base, vérifiées, amendées lorsque c'est nécessaire, et complétées. Nous alimentons aussi les index de notre base de données, afin de permettre plusieurs modes de recherche.
La mise en ligne intervient en dernier, lorsque l'album est entièrement traité. Il est alors possible de le feuilleter et d'en consulter chaque image, en ligne.
Tout ce qui n'est pas encore mis en ligne reste consultable dans nos locaux, sur rendez-vous.

Stand valencien au parc Toulousain, juillet 1946. Jean Dieuzaide – Mairie de Toulouse, Archives municipales, 84Fi1/147

4 regards sur l'exil espagnol


Exposition photographique

Dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire de la Retirada, les Archives municipales de Toulouse ont souhaité mettre en lumière quatre regards de photographes sur l'exil des républicains espagnols. Témoins et parfois acteurs, ils ont immortalisé la détresse, mais aussi la dignité et la résilience de ces populations déracinées. Jean Dieuzaide, Germaine Chaumel, Enrique Tapia Jimenez et Marius Bergé, Toulousains de naissance ou d'adoption, professionnels de l'image ou amateurs, ont tous été confrontés, à un moment de leur vie, au drame qui s'est déroulé aux portes de leur ville, et à ses conséquences.

Enrique Tapia Jimenez a vécu l'exil et capté au quotidien la vie de la communauté espagnole tant dans l'intimité familiale que dans les manifestations publiques. Marius Bergé, publiciste et photographe, fondateur du journal Le Cri de Toulouse, a couvert l'arrivée des orphelins républicains dans les colonies municipales et d'autres évènements liés à la guerre d'Espagne. En avril 1938, Germaine Chaumel, photo-reporter de talent, était à l'Hospice de France à Luchon, lorsque les réfugiés de la poche de Bielsa ont été contraints de passer la frontière. Elle était aussi présente, à l'instar de Jean Dieuzaide, en août 1944, lorsque des guérilleros appartenant à la Résistance sont entrés dans la ville. Le jeune homme, qui prit le nom de Yan, a ensuite, au fil de ses reportages, retrouvé cette communauté d'exilés qui a tant apporté à Toulouse.

Exposition présentée au jardin Raymond VI (76, allées Charles-de-Fitte) jusqu'au 15 novembre.

Samedi 19 août 1944. La libération à Toulouse. De 16h à 16h10 Place Wilson – La fin d'un aigle. Jean Dieuzaide - Mairie de Toulouse, Archives municipales, 84Fi1/135

Toulouse libérée


Les images de Jean Dieuzaide en ligne

19 août 1944, la ville de Toulouse se libère. Un homme de 23 ans arpente les rues appareil photographique en main. Il enregistre sur ses pellicules les traces des affrontements, les débris laissés par l'occupant, la liesse de la foule qui envahit les rues. Il rend compte méthodiquement des événements pour la presse et la postérité, pendant les semaines qui suivent. Il consigne sur un album ces images en noir et blanc, ajoutant son récit, indiquant les noms des protagonistes, pour donner à voir ce dont il a été le témoin. Ce sont ses débuts, il se nomme Jean Dieuzaide mais préfère qu'on l'appelle Yan, comme dans la Gascogne de ses grands-parents. Il photographiera jusqu'en 2001.

 

Aujourd'hui nous vous donnons accès à ces pages. Le premier album du fonds photographique Jean Dieuzaide est en ligne. Vous y trouverez notamment les clichés réalisés lors de la journée du 19 août, ou ceux couvrant la venue du général de Gaulle à Toulouse le 16 septembre 1944.